samedi 29 décembre 2012

Allez viens, on s'envole

J'ai pleuré dans des trains, j'ai pleuré dans son lit, j'ai pleuré en me levant, en me couchant, en m'endormant fatiguée d'avoir trop pleuré. J'ai pleuré de rage, parce qu'elle m'en demandait trop, parce que moi aussi j'étais terrorisée et que j'aurais voulu avoir le droit de pleurer de peur. J'ai pleuré de ne pas savoir ce que je voulais devenir, j'ai pleuré parce que je ne savais pas quoi faire d'autre. J'ai pleuré de joie, aussi, j'ai pleuré de papillons dans le ventre, j'ai pleuré de l'avoir retrouvé.

& j'ai appris à sécher mes larmes. J'ai compris que pour être heureuse il ne fallait pas attendre que tout soit parfait, sinon je serais vieille bien avant d'avoir connu la plénitude. Que ce n'était pas grave que ça se passe autrement que prévu, qu'on se quitte plus tôt, qu'on se revoit plus tard. Qu'il serait encore là, que je n'avais pas à le retenir et qu'il n'allait pas m'abandonner du jour au lendemain. Pourquoi j'ai eu si peur quand j'étais seule, pourquoi j'ai été tellement dépendante ? je ne sais pas, encore, mais ça viendra.
Et surtout, surtout, j'ai compris que je pouvais fabriquer mon bonheur toute seule. J'ai re-découvert les amies filles, les soirées tisanes, les ballades à Paris seule, les moments où on est juste bien et pas dans l'attente constante de le retrouver.

On m'a dit que j'avais le droit d'avoir peur, moi aussi. Que je n'étais pas nulle au yeux des gens, mais que j'avais réussi à les convaincre de ma capacité à me mettre en échec, toute seule, par peur d'échouer. Et ça change tout. J'ai vu que je pouvais réussir, que je n'étais pas en sucre, non non, et que tout au fond il y avait cette force qui m'a permis de les valider, et largement, ces putaindepartiels une semaine après avoir été larguée.

Je me suis sentie à ma place pour la première fois, j'ai fait rire, j'ai soulagé, j'ai consolé.
J'ai découvert Benjamin Biolay, j'ai rencontré deux filles qui brillent, j'ai aimé sans boule au ventre, j'ai fait mes premières tartocitron, j'ai bu des litres de thé, j'ai appris à me comprendre, j'ai trouvé où je voulais aller.

J'ai eu 22 ans. Maintenant, j'avance.

jeudi 20 décembre 2012

La toute dernière heure

Lui dire que malgré tout, tout, tout, je l'aime encore. Manger des makis-saumon-saint-moret et des pancakes, plein. Serrer C. dans mes bras. Avoir le vertige. Revoir la tour Eiffel. Être sure que tout le monde est heureux. Enfouir ma tête dans son cou, et attendre là.

& prendre mes grigris avec moi

samedi 15 décembre 2012

On avait pris le parti, de se foutre du temps

La dernière garde.
On m'a demandé de faire un ECG à une fille de l'aile ado qui venait de faire un malaise. Je suis entrée dans sa chambre où elle fumait/grignotait/rigolait avec ses amies du service, dépressives, boulimiques, angoissées, anorexiques. Elles devaient discuter de garçons, pouffer entre copines. Et j'ai eu l'impression d'être l'une d'elles qui aurait volé une blouse, déguisée. "Non mais j'ai quoi, juste 3-4 ans de plus qu'elles, non ?". Et non, DIX ans de plus, putain. Dix ans de plus que les ados et je me considère encore enfant. Je dis toujours "les adultes..." sans jamais me ranger dans leur catégorie. Je passe ma journée à penser à ce que je ferai quand je serai grande. Quand je serai grande j'aurai le livre de Marjo dans mon cabinet, quand je serai grande j'aurai mon tatouagedelavie, quand je serai grande je n'aurai plus peur qu'on m'abandonne, quand je serai grande je saurai tricoter, quand je serai grande je ne pleurerai plus en m'endormant, quand je serai grande je mangerai de la soupe le soir.
J'aurais pu m'asseoir sur son lit avec les autres, on aurait rit en lui disant que quand même, cacher une lame de rasoir dans son portable pour s'entailler les bras ce soir, c'était fort, qu'elles les avait bien eu. Mais alors. Je lui ai dit que son ECG était parfait et j'ai refermé la porte derrière moi pour retourner côté urgences accueillir des enfants de quelques semaines, là où je sais faire la différence.

titre de Da Silva

mercredi 12 décembre 2012

Tire d'ailes

Elle, elle est toute petite. Elle a 17 jours et l'océan au fond des yeux. Elle a n'a pas un mois et doit déjà se débrouiller toute seule. Quand on entre dans sa chambre elle nous fixe, agrippe les doigts qui essayent de la rassurer, tire les cheveux qui chatouillent son visage quand on la sert contre nous. On l'a installée dans la chambre la plus bruyante du service pour qu'elle ne se sente pas seule, pour lui faire oublier sa chambre vide de parents. On lui a mis de la musique, on lui parle doucement, avec des mots doux rassurants tendres pour qu'elle en soit remplie. Et puis on l'a rendue à sa maman, à sa place, en croisant les doigts très fort pour que tout change et qu'elle en veuille, de cette petite fille dans sa vie.

Elle, elle est pleine de larmes. Qu'on la porte, la repose, l'allonge, joue avec elle, lui donne à manger, elle pleure. Elle regarde ses jouets mais ne les prend pas. Elle se cramponne à sa tétine. Si on sort de sa chambre, elle hurle. Alors je l'ai apprivoisée, à coup de chansons, de caresses dans ses petits cheveux qui, eux, sentent plus le bébé que la cigarette et ce matin elle a rit avec moi. Sa chambre est toujours remplie de soignants en blouse, parce lorsqu'elle sourit, qu'elle est belle. Elle n'a pas de carnet de santé, pas de médecin traitant, pas de vraie maison, pas de papa, pas de jouet chez elle vu ses yeux écarquillés devant ceux du service. Et vu ses progrès en deux jours, même si on sait qu'il ne faut pas, jamais, y penser, on n'a pas du tout envie qu'elle reparte.

Elle a 14 ans et plus personne ne veut d'elle à sa maison, pourtant son seul méfait est d'être malheureuse. Elle a 4 ans et me fait rire comme personne. Il a 10 ans et plus de sang sur lui que j'en ai vu dans toute ma vie. Il hurle et sa mère à côté de lui rigole au téléphone. Elle a 2 ans et sait déjà se servir du sthétoscope. Il a 7 ans, est loin de son pays, et ne peut plus aller à l'école à cause de son petit crâne chauve caché sous son bonnet. Elle a 12 ans et a couru vers moi quand elle m'a recroisée dans la salle d'attente, lors de sa visite de contrôle. Elle a 9 ans et passe la nuit debout, de peur de ne pas grandir. Elle a 13 ans et m'a montré comment tricoter, et vu son sourire j'ai fait comme si j'avais compris.

lundi 3 décembre 2012

Diaphane

Quelques jours déjà que j'ai l'impression que mes mains ne m'appartiennent plus. Elles laissent glisser, brûler, rayer, les choses que je voudrais parfaites. Mon cerveau, aussi, qui patine, et me donne envie de me rouler en boule pour chouiner tous ces petits ratés à quelques secondes près, quelques mots près, quelques amis près. La fatigue, oui je sais, mais ça passe tellement après tout, dormir. Je cours à l'hôpital, je cours entre les chambres, je cours pour avoir le bus, je cours après le bus que j'ai vu filer devant mon nez, je cours pour réussir à ingurgiter toutes ces pages de médicaments, et puis je cours me coucher et il est déjà bien trop tôt du lendemain. J'ai l'impression de n'être qu'une demie-moi, alors je me remplie à coup de thés-chocolat-au-caramel-au-beurre-salé et de Biolay, je me retrouve à coup de ses mots doux, dessinée par ses calins, plus vivante sous ses baisers. Il n'est jamais loin, et j'ai l'impression que c'est l'idée qu'il existe qui m'ancre dans la vraie vie, sans quoi je me laisserais porter par la date qui change chaque matin.

Dans deux semaines je quitte le service. J'y aurai appris qu'un bébé sans maman, même à quinze jours, développe des techniques de survie. Qu'à 13 ans ça peut paraitre immensément effrayant d'être heureuse. "Le bonheur c'est difficile, ça me fait peur", elle m'a dit. Qu'une petite fille de 6 ans qui voit sa grande soeur à l'hôpital peut, elle aussi, arrêter de manger. Que les parents peuvent en avoir assez de leur enfant, du genre à ne plus vouloir d'eux. Qu'à 3 ans comme à 17, les enfants ont besoin qu'on les prenne dans ses bras. Comme à 22, d'ailleurs.

dimanche 25 novembre 2012

Sous la blouse, les moustaches

Il y a eu ce grand garçon qui tremblait et qu'on ne pouvait pas laisser seul que j'ai essayé de réchauffer en lui frottant les épaules à m'en faire des cloques. Il y a eu cette maman qui me demandait de confirmer les informations que le chef lui donnait, comme si c'était moi qui savait. Il y a eu cette petite fille qui n'a pas voulu ouvrir la bouche de la consultation mais qui m'a dit dit ourvouar en repartant chez elle. Il y a eu ce bébé au front grand ouvert et sa maman qui rigolait alors qu'on le recousait à vif. Il y a eu ce parent qui s'est énervé contre moi et la chef qui est venue me défendre. Il y a eu cette gamine chouineuse qui a arrêté de pleurer contre une compote et un tope-là. Il y a eu la suspicion de maltraitance qui m'a fait dévorer un muffins pour penser à autre chose. Il y a eu ce muffins mangé au milieu des patients adultes à moitié déments et l'envie de vite retourner en pédiatrie. Il y a eu cette phrase "merci pour votre patience". Il y a eu la discussion sur le Canada au milieu d'une consultation pour une otite. Il y a eu les yeux écarquillés lorsque j'ai dit que j'en étais à ma quatorzième heure dans le service. Il y a eu les rires sous kalinox et la main qui sert fort la mienne, quand même. Il y a eu les fou rires avec les infirmières, les chocolats partagés avec l'interne, et la fatigue qui te tombe dessus quand tu fermes la porte des urgences derrière toi. 


mercredi 21 novembre 2012

Je ne m'assieds toujours pas sur le lit, mais je crois que j'ai trouvé ma place sur le fauteil. Quand j'entre dans leur chambre elles me sourient, on se retrouve depuis la veille et même si rien ne s'est vraiment passé on fait comme si j'avais plein de choses à leur demander. On discute de ces quelques grammes qui conditionnent leur retour dans la vraie vie, celle qui leur fait peur. Il y a même celle qui ne veut parler à personne mais que j'ai fait rire quelques instants. Celles qui m'impressionent, celles qui me font peur, celles qui me touchent, celles qui m'énervent à ne pas guérir alors que je voudrais les voir sourire, comprendre, avancer, et ne plus revenir entre ces murs froids parce qu'elles ont craqué, seulement quelques jours après leurs retrouvailles avec le monde du dehors. Et à les voir, je crois que moi aussi, j'avance.

Dimanche matin bien trop tôt, devant l'ascenceur qui me fait arriver en retard chaque matin parce que je vais très haut et qu'il y a toujours des gens pour s'arrêter à tous les étages avant le mien, j'ai pensé qu'ils m'avaient manqués, les enfants. Une semaine passée dans un autre service sans petite main pour attraper mon stéthoscope, et j'étais heureuse de revenir. Peut être que j'ai bien fait de ne pas abandonner l'an dernier, en fait.


vendredi 9 novembre 2012

De l'autre côté de la mer

Il y a la mer autour de nous, à côté un petit port avec un nombre incroyable de crèperies, et je sais déjà que je choisirai citron-sucre au dessert, évidemment. Dans la boutique de produits régionaux j'ai du  rassembler mes forces pour ne pas paniquer devant tant de choses que j'aime mais que je m'interdis de manger. J'ai pensé à P. qui m'a un peu parlé de cette relation compliquée à la nourriture, et j'ai choisi plus sereinement. Du salidou, des palets bretons, un kouign amman pur beurre, du cidre. Il s'est moqué de mes yeux qui disaient "miaaaaaam" au rayon gateaux & chocolats, mais la manière qu'il a de m'imiter m'a fait bien trop rire pour angoisser à nouveau.

J'ai réussi à croiser la petite personne pour laquelle j'ai le plus d'amouraumonde sur la plage où il découvrait le sable. Quand je l'ai vu de loin tituber sur ses jambes je me suis sentie tremblante, submergée par quelque chose de chaud dans mon dedans, et j'ai couru, en talons oui, dans le sable oui, pour le prendre dans mes bras le plus vite possible. Il ne m'a pas reconnue, mais pas de temps pour chouiner, seulement faire le plein de ses joues pleines, chaudes, ses bouclettes, son odeur d'encore-bébé-déjà-trop-grand. Face à la mer, les joues rouges du vent trop froid, j'ai pensé à ma copine de Paris dans sa petite chambre près du ciel et j'aurais voulu lui préparer des litres de thé pour la consoler.

Dans le jardin il y a des arbres immenses, du cake à la canelle sur la table du petit déjeuner, à côté de moi un garçon respire doucement. Il me les a dit, hier, ces trois mots précieux, et sans que j'y crois vraiment, je les tourne & retourne dans ma tête, comme la pierre en forme de coeur ramassée sur la plage hier.






mardi 6 novembre 2012

Je veux bien y croire

On parlait de sa fille allongée dans ce petit lit, son autre fille abandonnée en panique à la maison quand la première avait commencé à s'étouffer, de son mari, qui doit dormir la nuit, et d'elle qui ne dort pas, fatiguée, c'est tellement dur, quand les larmes ont perlé. Les siennes. Je lui ai proposé de garder sa toute petite le temps qu'elle aille respirer, boire un jus d'oranges frais, celui des lendemain de garde, et regarder le soleil qui ne brille pas en pédiatrie. L'idée de rester dans cette chambre calme quelques minutes, loin de l'agitation des blouses qui se bousculent dans les couloirs, se bousculent dans le bureaudesmédecins, se bousculent autour des patients me tentait bien. "De toute façon, elle ne va pas vous lacher", elle a dit. Et de voir cette minuscule petite chose endormie contre ma main, ses doigts aggripés autour de ma montre, et sa maman qui souriait un peu, derrière les cernes, les larmes ont perlé. Les miennes.
On dira que c'était la fatigue, on dira.

Je vais aller voir la mer quelques jours et quand je le dis j'ai l'impression de parler de quelqu'un d'autre. Ca ne peut pas être moi, avec lui, comme si de rien n'était mais que tout avait changé. Je ne peux plus m'endormir sans serrer un pull dans mes bras et quand je lis la feuille d'admission des enfants à l'hôpital je réalise que moi aussi, avec 20 ans d'écart, j'ai un objet transitionnel. Je parle à des papas dans d'autres pays, je rencontre des mamans qui ont fait des bébés toute seule, j'explique aux enfants comme écouter leur coeur et ils l'entendent, mais oui pour de vrai, je berce des nourrissons pendant que leurs parents vont faire leur admission, je dis aux chefs que oui oui je sais faire alors que pasdutoutdutout, alors je dois assurer ensuite, et parfois j'y arrive. Parfois, j'y arrive, moi. Je m'en sors.

lundi 29 octobre 2012

Comme tu t'emportes

On prenait un café avec les copines devant l'hôpital pour profiter du soleil, se remplir d'un peu de chaleur. Derrière nous il y avait cette fille à côté de qui je passe mes journées, elle dans sa chambre et moi dans ma blouse. Elle fumait du bout des lèvres, rouges-chic, ses lèvres, parfaitement maquillée, en regardant les gens passer. Au début je n'ai vu que son manteau, beige avec moumouth sur la capuche comme j'en voudrais un, ses jambes fines et ses cheveux relevés en chignon, je ne l'ai pas reconnue, je n'ai même pas vu l'éducatrice qui la suivait, parce que non, elle n'a pas le droit de se déplacer seule. Et puis son prénom est revenu, et je me suis rappelée qu'il y a deux jours cette fille avalait tous les médicaments qu'elle trouvait chez elle, pour essayer que "ça s'arrête". Non, le malheur ne se voit pas, la douleur est inaperçue.

Un autre jour je suis entrée dans la chambre de la fille au même prénom que le mien, et me suis assise sur le fauteil, pas sur le lit on m'a dit, ce ne sont pas vos amies. Je lui demandé si elle avait bien dormi, comme si ça servait à quelque chose, comme si elle pouvait bien dormir entre ces aller venus, les bébés qui râlent dans la pièce d'à côté et les prises de tension à minuit, 4h, 8h pour être surs que ce n'est pas cette nuit que son coeur va décider d'arrêter de lutter. Elle a souri quand je n'ai plus eu de questions à lui poser, parce que je ne suis pas la psy, je ne suis pas l'éducatrice ni la médecin, je ne suis pas l'interne qui la suit, je ne suis rien, seulement cette fille qui s'assied chaque matin sur le fauteuil. J'ai regardé son ventre creux, deviné ses os sous le jean qui plisse, et me suis fixée sur ses yeux, puisqu'il n'y a plus qu'eux qui sont vraiment là, dans son corps à trois quarts effacé. Elle m'a dit qu'elle avait peur et je n'ai rien su répondre, pas pu la consoler. J'aurais aimé lui dire tout ce qui brille dehors, le soleil qui est encore un peu là, ceux qui l'attendent, sa vie, devant elle. Je me suis levée du fauteuil et j'ai refermé doucement la porte, pour ne pas la briser.

On est le 1er novembre, ça fait un mois que je suis externe.


dimanche 28 octobre 2012

Juste là, au creux du froid

On était tous les deux accoudés à sa fenêtre et le soleil me faisait plisser les yeux. Partout, il avait neigé, et j'avais couru regarder le jardin en me réveillant, espérant qu'ici aussi. Il n'y avait que nos deux têtes qui dépassaient et on a ri en imaginant le voisin nous voir l'espionner. J'ai respiré l'air froid et eu hâte à l'hiver, le vrai. Il était juste là, à portée de lèvres et je m'étais réveillée à côté de lui, endormie sans larme. La soirée s'était déroulée, minute après minute, sans que je ne sois envahie par cette peur qu'il me laisse, j'avais repoussé tout ce qui fait mal, et bordel, on était le matin et ça avait été par-fait. Ce mot que je n'ose dire que du bout des lèvres, par crainte que tout s'arrête, et soit parfaitement raté, perdu, gaché.

Dans le tram qui me ramenait à ma maison la dame assise à côté de moi sentait le froid-la cigarette-la menthe, et j'ai redécouvert une de mes odeurs préférées. J'aurais voulu écrire dans un carnet  toutes les autres qui me réconfortent, le feu de bois-le four qui chaufffe-le parfum à la fleur d'oranger de mon papa, mais le froid et le soleil n'ont pas d'odeur, et c'est pourtant celles qui sont venues en premier.

J'ai envie d'écouter mes envies, de ne pas économiser, de ne plus me dire "le jour où". De tout faire, tout essayer (non, pas tout t-o-u-t), maintenant, sans attendre. Cuisiner des cookies dans la minute où j'y pense, et tant pis si ils ressemblent à des pancakes, dépenser ma première paie en sushis, chanter à tue tête en allemand alors que je ne connais que gummibershen comme mot, inviter mes copains à une soirée improvisée, même si je suis fatiguée à m'endormir à 20h toute habillée, la tête posée sur mon téléphone après une heure à parler avec celles qui donnent le sourire. Je voudrais juste ne plus faire de cauchemars, même si, Eva l'a dit, c'est mieux d'avoir peur la nuit que dans la vie.


mercredi 17 octobre 2012

Tout ce qui nous abime

La phrase est sortie ce midi : "je crois que je ne suis pas très douée pour réussir les choses", entre le riz aux champignons et la compote pomme-banane, ma préférée. L'air de rien, ils n'ont pas répondu, et j'ai pensé très fort que j'avais hâte de retourner voir Eva, dans son grand bureau où il n'y a même pas de divan, et heureusement. La première fois que j'y suis entrée j'étais pleine de larmes. Elles perlaient au bord de mes yeux mais je ne voulais pas les laisser faire leur vie, couler sur mes joues, pas la première fois que je la rencontrais, elle m'aurait prise pour une folledingo. Et puis est ce que j'avais vraiment le droit d'y aller, moi, dans son bureau ? Moi avec mes petits problèmes de fille qui aime un vilain garçon, et qui ne s'aime pas, elle même ? Finalement on n'avait parlé que de ma mère, ma mère cet été qui m'a ignorée pendant dix jours, ma mère qui a délesté tout son stress sur mes épaules, ma mère pour qui j'ai peur mais à qui je ne dois jamais, jamais le dire. "Vous êtes celle qui rassure", a dit Eva, et je me suis demandée comment je pouvais donner cette impression, moi qui ai tout le temps peur.

Un soir, on s'est installés sur son canapé, j'avais la tête dans son cou, ce fameux cou dont je rêve depuis presque cinq mois et qui n'a rien perdu de sa chaleur, sa douceur, son odeur, et j'ai pensé qu'il fallait graver cet instant, pour quand je serai de nouveau pleine de doutes et d'angoisses. Et puis il n'a suffit que de quelques minutes pour que l'orage revienne, et que je m'endorme, de nouveau, en pleurant doucement pour qu'il ne m'entende pas.

Ce qui est certain, c'est que je sais maintenant me consoler quand le dehors est un peu trop froid et mouillé. Le chocolat chaud sous la couette, le pull doudou, la tête enfouie dans mon oreiller, tout s'efface. J'ai remis mes converses et j'ai eu l'impression d'avoir douze ans, j'ai bien aimé.
Ce qui est certain aussi, c'est que je n'ai aucune idée de ce qui peut arriver, ni de ce que je dois faire. Mais je me lève le matin heureuse de prendre les deux bus qui m'emmènent entendre des cris d'enfants. J'arrive à les faire sourire en leur montrant qu'on peut se pincer très très fort après avoir mis un patch emla, et qu'on ne sent rien, c'est magique, je ris de les voir rire pendant que je recouds leur front en appuyant bien fort sur le masque qui les envoie au pays des éléphants roses, je souris quand les parents m'appellent docteur.

& quand on ne sait pas ce qui va se passer, ça veut dire que tout est possible ?


jeudi 27 septembre 2012

Toi tu penses qu'il faille devenir

Elle m'a dit, un jour "je pensais que j'avais besoin de tout ça pour vivre, et en fait non, on y arrive, avec bien moins que ça". & moi, qu'est ce qui me fait vivre ? Les notes douces de ma playlist de septembre, ce mois à s'entourer de fausses certitudes, se pelotonner dans un vieux pull de ma grand mère, se protéger de la vie qui pique, mettre du coton autour de mon coeur. Le thé, celui d'Elise à la rose-amande-pistache-cerise, le meilleur-du-monde, l'orange-canelle, le grenade, celui à la vanille de Pauline. Les calins, qui me manquent cruellement, embrasser une joue chaude, perdre ma tête dans les mèches d'un cou, ça sent bon les cous, ça sent le chaud, la maison, le rassurant. Les mots des copines, celles qui font pleurer doucement, devant son écran, celles qui font rire à utiliser toutes les expressions les plus drôles pour me voir sourire. Musique, thé, mots, ça devrait pouvoir se faire ?


& avoir l'impression que ça fait mille ans, au moins, que je n'ai pas aimé à la folie et été aimée en retour.

lundi 24 septembre 2012

Se réchauffer le coeur & le corps avec du thé orange-cannelle, après la pire saucée de ma vie.
Refaire des siestes, en serrant fort contre moi mes deux énormes doudous qui me donnent l'impression de dormir contre quelqu'un, et me faire réveiller par les rires de mon frêre & sa copine.
Ecouter à fond les duos de Sia & David Guetta qui font les plus belles chanson du monde, ensemble, et chanter par dessus. Ecouter mille fois aussi "The origin of Love" de Mika, et se dire que oui, you are the sun and the light you are the freedom I fight. 
Rire toute seule en voyant le jardin de mes voisins rempli de scouts adultes. Je savais même pas que ça existait des adultes qui mettaient des petits foulards tressés avec des bêrets et des shorts à grande poche. Et qui essayaient de faire du feu avec des bouts de bois sous la pluie, oui oui.
Etre chaque jour un peu plus décue des garçons, mais genre tous, trouvés dans plein d'endroits différents. Une épidémie de connerie-bouletitude-lacheté-goujaterie peut être ?
Avoir envie de makis, bagels, brunchs, coussins liberty, bracelet nuage à paillette, pantalon bleu électrique, calins sous la pluie, vacances, déjà.
Marcher un dimanche matin tôt, trop tôt, avec 600 autres personnes qui partagent le même combat et les mêmes espoirs, et un peu pleurer quand elle a transmis le message de sa fille : "Vas-y, saisis les opportunités qui se présentent, ne manque pas une chance de réaliser tes rêves. Bats-toi contre tous les moments difficiles qui t’arriveront. Gagne, accomplis les choses que tu veux, réalise tes rêves et essaye toujours d’être une personne meilleure."


mercredi 19 septembre 2012

Sur le fil

Je suis rentrée dans ce grand hall d'hôpital que je ne connaissais pas, et ça m'a envahie. Pas la sensation habituelle associée à l'odeur écoeurante, aseptisée, mais acceptée. Non, je me suis sentie tomber. Un grand panneau devant les yeux "pas à ta place". J'ai demandé les renseignements au monsieur de l'accueil, bafouillé un bonne journée et je suis resortie, au grand air, à l'air libre. Sur le chemin qui me menait au batiment où j'avais rendez vous j'ai cru vomir, & j'aurais voulu, vomir, faire sortir cette peur, ce rejet, cette incompréhension. Pourquoi, pourquoi je ne peux plus ? Cet été je me sentais juste bien, à ma place, dans cette petite salle où on reçevait des enfants. Ils me vidaient l'esprit, et pendant ces quatre heures partagées je ne pensais plus une seule seconde à ce qui faisait mal. J'en sortais le coeur gonflé, gonflé de leur force et de ce sentiment d'appartenance (si ça ne veut rien dire je ne sais pas comment l'exprimer autrement). Aujourd'hui mon coeur est anesthésié, oublié, mais mon ventre est empli d'angoisse.

Dans 10 jours j'enfilerai ma blouse à nouveau.


lundi 17 septembre 2012

Un jour on s'est aimés et ce jour c'est demain

Non il ne faut pas que je revienne parce que tu as déjà fait ça avec d'autres gens, et puis un peu avec moi, et que tu sais pas ce que tu veux. Que c'est trop facile, que je sais pas si tu le mérites. Que je ne veux pas avoir à recommencer cet énorme travail que j'ai fait sur moi même cet été, cette avancée, cette nouvelle-moi. Que c'était plus facile quand personne ne pouvait plus me briser le coeur, que tu étais loin de moi et que je pouvais nier le fait que tu avais ta vie, de ton côté. Que les souvenirs étaient joyeux, qu'ils faisaient moins mal, que je pouvais parler de toi en souriant. Que je pouvais clamer que j'allais très bien et que j'étais trop-forter-eh-ouai. Je meurs d'envie de revenir, alors que je ne sais pas si toi même tu le veux vraiment, si tu sais ce que ça voudrait dire. Je veux te retrouver, que tu aies grandi toi aussi, compris, muri, changé. Je veux que ça soit comme avant en mieux, je veux enfouir ma tête dans ton cou et pleurer, pleurer cet été à m'interdir de pleurer, crier ce manque, te détester enfin pour ce que tu m'as fait souffrir. Je veux que tu reviennes mais que je ne cède pas. Je ne veux pas que tu reviennes de peur de céder.


mardi 4 septembre 2012

Vous les voyez eux comme ils dansent ?

Mais finalement, si ça tourneboule & que ça chamboule tout, on arrive à en faire quelque chose de joli.
On redécouvre les amiEs, et qu'est ce que c'est bon de passer une soirée à boire de la tisane en riant, de profiter du soleil un après midi au parc à parler de ces gens étranges que sont lesmecs à qui on-ne-comprend-rien, et qui ont forcément tord, girlspower. On sort beaucoup plus, & on redécouvre Paris - malgré mon sens de l'orientation niveau moins mille - et ces quartiers où on aimerait flâner des journées entières et surtout, manger dans tous les restaurants. Et on ose des choses qui nous paraissent folles, oh non, des choses que ja-mais on n'aurait pensé faire avant ! Des toutes petites choses, partager quelque chose avec un autre, parler plus de quinze secondes à ce clochard qui a mon âge (et regretter de ne pas avoir osé lui proposer de partager un macdo, puisque après tout, mais pourquoi pas ?), faire des choses toute seule sans avoir l'impression que le monde me regarde en se moquant. On dort dans des appartements parisiens aux superbes plafonds, et on réalise qu'à vingt-deux ans on n'avait ja-mais dormi à Paris avant cet été, ça fait tout bizarre quand on habite si près. On prend soin de soi en faisant -un tout petit peu- de sport, et en essayant de manger sain (si on compte le beurre de cacahuete comme un aliment sain), parce que on a du temps, maintenant, et on se chouchoute, on le mérite. Mais aussi on a un planning de fou, alors qu'il n'y a plus de soirées en amoureux. Quel plaisir de voir mon agenda noirci de prénoms qui ne laissent aucune disponibilité aux contraintes, qu'il faudra pourtant caser, mais entre une virée dans ce salon de thé et un autre projet fou, comme retourner voir la mer, une toute dernière fois, encore une, avant le mois prochain...




samedi 1 septembre 2012

Se fendre les joues et se foutre du temps

& déjà le premier septembre.

J'ai untoutptitpeu peur. Je ne veux pas (encore) avancer, grandir, passer une étape. Je veux me blottir dans mon lit, en boule, sous la couette au chaud & protegée, et oublier, ne plus devoir réfléchir ni me montrer. C'est complètement irraisonné, il y a si peu de temps je gloussais, heureuse, mais oui, vraiment heureuse, j'avais même envie de lui crier "tu vois, je suis heureuse sans toi, j'ai réussi !". Et puis...
1er septembre, les vacances sont f-i-n-i-e-s, je ne pourrais plus lire jusqu'à l'aube pour oublier ce moment angoissant où l'on attend que le sommeil arrive, faisant mine de ne pas y penser. Le moment où mon esprit galope à mille à l'heure, où les images défilent. Me dire que la vie se limite à du porridge au chocolat, du soleil, quelques jolies rencontres et un verre de cidre.
La force acquise cet été, oui, je sais, les femmes-fortes-épanouies, le renouveau, promis, j'essaye.
Mais là il va falloir y aller, pour de vrai, foncer dans les incertitudes.
La vraie-vie est là, juste en bas, elle m'attend.
Prendre une grande inspiration, se remplir des mots qui donnent confiance, lever la tête, haute, droite. Et foncer ?
jeveuxpasjeveuxpasjeveuxpas

mercredi 29 août 2012

Je t'ai laissé ta chance le temps de revenir

Pour fouler les rues de Paris et me sentir appartenir à cette ville, pour tester le banana bread avec M & cuisiner du chili con carne, une tarte au citron meringué, un brownie aux noix de pécan, un taboulé aux fruits, une tarte au caramel-beurre-salé, pour retrouver les cinémas que j'ai déserté depuis bien longtemps, avec encore plus de plaisir que ça sera en belle compagnie, pour retourner dans un parc en rêvant aux vacances, pour remettre mes bracelets et entendre leur blingclink à mon poignet sans faire attention aux traces de bronzage, pour tester tous les cookies parisiens, pour retourner nager et me sentir la tête vidée, pour pouvoir m'isoler quand Ils m'énervent trop, dans la chambre lavande, pour manger des sushis à celui rue Mouffetard, mon préféré, l'illimité & encore d'autres à découvrir même si je prends invariablement le même menu parce que les california c'estlavie, pour profiter de ce dernier mois avant la-vie-de-grande & finir de construire l'échafaudage, pour qu'il résiste aux prochains mois & au manque de soleil.

& retrouver la réalité.

dimanche 26 août 2012

On the road

Il suffit que je soit dans un train, même un qui ne va pas si vite, un bateau à regarder l'océan et sentir les vagues me balancer le coeur, une voiture qui file sur l'autoroute avec les champs qui défilent et leurs couleurs qui se superposent, pour que j'ai cette Impression. Comme si ma tête était en apesanteur. L'impression que je pourrais tout faire, tout réussir. Soulever des montagnes, oublier ce qui fait mal, aller de l'avant sans jamais se retourner, faire le tour du monde à pieds, dire ce que je pense à tous ceux que je croise.
Le paysage qui défile tourneboule mon esprit pour faire s'envoler tout le gris, et à chaque fois, à la vitre devant moi, je souris.


 ♫  Send me on my way ♫♫

samedi 25 août 2012

Le premier [été] du reste de ta vie...

J'ai souri toute seule dans des tonnes de train, écouté ma musique bien trop forte dans smon casque, parcouru des kilomètres en jupe et maugréé contre le vent qui la soulevait, sauté pour ne pas être mouillée par les vagues sur les plages océanes, fait la planche dans la mer de Croatie et ressenti une profonde paix, avec pour seul horizon le ciel, chaud, immense, crié contre ma mère, pleuré, un peu, beaucoup, de rage surtout, pensé à lui, rencontré des gens de la fausse vie, vraie amitié, fait des dizaines de bracelets, bidouillé seule et surtout bien accompagnée, mangé une tartocitron pour la première fois de la vie, admiré le rayon cuisine de la plus grande librairie (du monde, au moins), regardé la mer pendant des heures, pris en photo l'eau des piscines, écouté Saez & Rose, pour leurs mots, lu & relu le blog de P., fait des picnics sur la plage & bu des litres de rosé, marché dans Paris toute seule, été fière de moi & eu l'impression que je n'y arriverai jamais, acheté des jolies cartes, embrassé un garçon que je n'aimais pas et un autre qui me plaisait, fait du vélo sur le porte bagage toute une nuit, dévoré trois pèches par jour (et bien trop d'abricots), dessiné des ancres dans un avion, été de nouveau sur ces falaises, pour créer de nouveaux souvenirs qui font bien moins mal, gouté du porridge et redécouvert un goût précieux de mon enfance, mis du vernis pour l'enlever quelques minutes après, essayé de dormir dans un garage, par terre mais regardé le jour se lever, réalisé le chemin parcouru et celui qui est encore devant moi, fait pipi dans la rue bien trop de fois, attendu des sms et redouté d'autres, discuté pendant des heures avec C. et L.aimé Paris, à la folie, pour la vie, mais angoissé à l'idée d'y rentrer, eu des traces de bronzages dans le bas du dos-haut des fesses, visité Bruxelles et aimé me nourrir de frites-gaufres-bières pendant trois jours, redécouvert des quartiers où il fait bon se promener, téléchargé des tas de chansons pour l'iPod tout nu, décidé que non, je ne voulais plus de bébé quand je serai grande, c'est déjà bien trop difficile de se rendre heureuse soi même, mais rêvé sur les petits poings des nouveaux nés, mis des robes à fleurs, des jupes qui tournent et des headband, imaginé espèré rêvé le futur, petit déjeuné façe à la mer, pleuré à l'idée de le revoir bientôt, mais de loin, été une fille à voeux, réécouté les chansons de ma petitesse, pensé fort à mon filleul-choupi et attendu avec impatience d'aller fourrer mon nez dans ses bouclettes, senti tout un tas de thés qui réveillent le nez dans une belle boutique, dormi pelotonnée dans mon écharpe à étoiles, été prise dans le tourbillon joli de la vie.


et je me suis inspirée d'une fée pour cet article 

dimanche 19 août 2012

#FF la vie #1

Biensur qu'on pourrait ne regarder que ce qui ne va pas. Les larmes sont toujours juste là, derrière le coeur, prètes à affluer dès qu'une petite contrariété vient me rencontrer. Le sourire est fragile, s'efface d'un coup de message, auquel il ne faut pas répondre mais qui nous raccroche à lui, d'un mot méchant, d'une petite injustice, d'un sentiment de paumée-itude.
Mais il y a autre chose, tout ce qui est autour et qui accroche les coins des lèvre, là, près des oreilles. Ce qui rend les journées douces & les soirées folles. Ce qui me fait réaliser qu'on peut, oui, se rendre heureuse. Pas toute seule, mais avec ces belles personnes & ces jolies surprises de la vie.
Alors, en effet, pourquoi ne pas les remercier ?

#FF E., A., R., et toutes celles qui m'ont écrit, répété, des choses que je ne voulais pas croire. Qui m'ont faire rire & séché les larmes, de loin ou de près, leur présence m'a portée

#FF Arcachon pour cette odeur de pluie sur les pavés encore chauds, une de mes préférées

#FF le serveur du restaurant qui m'a trouvé de la mousse au chocolat pas au menu, parce que "j'avais de beaux yeux"

#FF la mer, où qu'elle soit, qui m'apaise

#FF la Divine, et son bracelet qui à chaque glingclink du poignet me rappelle cette parenthèse dans son jardin après une virée à Paris, toute seule (oui, pour moi c'est une victoire), à flaner et acheter des jolies cartes et du liberty




Mieux que la vie


Du bonheur à l’état pur, brut, natif, volcanique, quel pied !
C’était mieux que tout,

Mieux que les bananes au Nutella, les petits déjeuners au soleil. Mieux que l’intégrale de Dexter, les sacs nat & nin, les lettres d’amour, la lavande, les sourires de C. 
Mieux qu’Obama, le prix Nobel de la Paix, le déhanché de Shakira, mieux que « Baby baby what’re you gonna dooooo ». Mieux que les robes à paillettes. 
Mieux qu'être bronzée-pain-d'épice, réussir le concours, manger un fondant au chocolat. 
Mieux que la Corse, mieux que les rêves, mieux que les pissenlits qui s’envolent.

Mieux que la liberté, mieux que la vie !




(inspiré du billet de Natacha, lui même inspiré du film le plus chou-triste-génial-chouine-de-fille Jeux d'enfants)

jeudi 9 août 2012

Play #3


[...]
Il fallait choisir une route
Alors on a choisi la pluie

Il y a tes yeux qui me tuent
Quand tu me dis que c’est fini

Mais rien n’arrêtera la lutte
Rien ne séchera cette pluie
Non rien ne finira la chute
Car rien ne finit l’infini
Rien ne desserrera nos mains
Rien n’éteindra l’éphémère

 [...]


Saez - Il y a ton sourire

dimanche 29 juillet 2012

Twitpictales


Paris sous la pluie


La Haute Marne et ses petits pieds


Etretat pour y associer de nouveaux souvenirs


Chez Mentalo & sa piscine


Bruxelles entre copines


La Croatie mère-fille


Arcachon en masse & petitbruit <3

vendredi 20 juillet 2012

Je suis un échafaudage.

Avant j'étais un échafaudage fragile, craquelé, pleins de fêlures. A la moindre attaque de cette famille compliquée, mise sous tension par l'aliéné, dès les premières secondes de stress, à l'approche d'une épreuve, de quelque chose à réaliser, dès que je devais le quitter, le laisser derrière moi, quand je devais m'imposer, être forte, il craquait, l'échafaudage.

Pas fragile, mais fragilisée.

Aveuglée par les paillettes qui tombaient autour de cet échafaudage, les paillettes qu'il saupoudrait avec ses mots doux, ses beaux yeux, son sourire-fossette.

J'ai perdu les paillettes, envolées.

Mais j'ai reconstruit l'échafaudage. A coups de copines, de balades dans Paris, de petits crânes chauves qui te sourient, de cette impression d'appartenir à quelque chose, de goûters, de douceurs, de gentils mots, d'encouragement, de toute cette force que vous m'avez donnée. Vous m'avez portée jusqu'à ce que je puisse me débrouiller toute seule. Me rendre heureuse toute seule, parce que c'est le plus important, ne compter sur personne pour le faire à ma place.

Les paillettes me manquent, cruellement, viscéralement.
Mais je peux continuer sereinement, maintenant.


lundi 2 juillet 2012

S'acheter pleins de jolies choses fleuries, colorées, qui donnent le sourire. Des ballerines corail, un headband unique fait main par Alicia (et oser le porter, bientôt), encore et toujours ce fameux pantalon à fleurs, le sac copie du Nat&Nin. Boire des bières avec des amis. Profiter du soleil. Essayer tous ses vernis. Balancer ses pieds dans le vide au dessus de la Seine et même pas avoir le vertige. Faire des pauses clopes-sans-clope avec mes co-stagiaires en regardant les toits de Paris au lieu de travailler. Manger sur les marches du Panthéon. Boire de la limonade. S'offrir un Starbucks, et le boire au soleil, sur les quais, en refaisant le monde avec une amie toujours positive.



Puisque je n'ai plus d'amoureux pour me rendre heureuse, j'ai décidé de le faire moi même.

samedi 30 juin 2012

Mais si la vie est terrible, les journées, peuvent être, si belles

Ils entrent dans la pièce et la remplissent de leur sourire. Leurs petites main, leurs yeux attentifs qui te regardent, toi, avec ta blouse blanche. Ils n'ont pas peur, ils ont vu bien pire. Ils explorent, fouillent le coffre à jouets, suivent de leur doigt potelé les contours des dessins au mur, escaladent la table d'examen. Ils sont passés si près de la mort, mais sont là, devant toi, tellement heureux, positifs, vivants. Ils ne râlent pas. Ils n'acceptent pas leur maladie, non, qui le pourrait, mais ils se battent fort, ils la veulent, leur vie d'enfant. Parce qu'ils sont forts, ils ne se posent pas de question, ils foncent. Pas un seul ne s'est plaint. Certains ont enduré des douleurs que nous ne connnaitront jamais, ils ont été séparés de leurs parents tout petits, ils sont chauves, ne peuvent pas aller à l'école, passent bien trop de temps dans leur chambre d'hôpital, et putain, ils sont heureux.
Ils entrent dans la pièce et te remplissent de leur sourire.

Petite M qui pose des questions que seulement des grands, très grands, ne devraient avoir à se poser. Et te regarde avec ses yeux immenses lui expliquer les opérations qui l'attendent pour être "normale" quand elle sera grande. Petit B, fier, qui annonce en te faisant un bisou que "la boule finie". Petite J qui me fais des sourires, derrière sa frange de cheveux à peine repoussée. Petit  A qui est fier de me montrer ses cicatrices, là, partout sur son ventre.

Mais quelle leçon de vie ! Quand je sors de consultation & j'ai passé quelques heures avec ces enfants, je sens mon coeur regonflé de toute leur force, de leur rage de vivre. Ils sont si petits, si petits, et ont tellement à nous montrer.

 

lundi 25 juin 2012

"I love your smile"

Aujourd'hui j'ai souri...

Le soleil qui réchauffe le coeur à travers la vitre. La vitre que je passe ma journée à regarder, en pensant, à avant, à après, à ce qui arrive, à ce dont je me sens capable. C'est fou comme rêver en regardant un écran d'ordinateur est impossible, alors que dès que je lève le nez et que je regarde les échaffaudages qui forment mon horizon mon esprit s'envole. 


Mes happy-shoes. 

Et le vernis, toujours, qui me donne le sourire dès que j'apperçois mes mains. Parce que ça a été un réel combat pour pouvoir enfin quitter mes petits rogatons d'ongles dégoutants, et que je ne me restreins du coup jamais en achats-verniesques. Et que si j'ai réussi, c'est grâce à celui qui est parti. Mais que je ne reprendrai pas, non non, même sans lui. 

***

et dans mes oreilles, Charlie Winston



& voilà

C'est fini. Pour de vrai. Pour toute la vie (non, ça je refuse d'y croire, ça viendra, peut être, un jour, promis). Je ne me perdrai plus dans son sourire, sa fossette. Je ne tiendrai plus sa main dans la mienne, fort, pour ne pas qu'elle s'échappe. Je n'essaierai plus de trouver tous les petits indices qui montrent, que mais-siii, il m'aime, ou c'est sur qu'il s'en fout, selon les jours. Une page se tourne. Et je garde précieusement en moi ces 16 mois comme une petite boule de coton toute chaude. J'ai l'impression d'avoir eu une jolie chance de passer ces jours avec lui, que c'est normal qu'on m'ait enlevé ça, parce que c'était "trop beau", même si tellement imparfait.


♫ Radiohead - Let down ♫♫