mercredi 19 septembre 2012

Sur le fil

Je suis rentrée dans ce grand hall d'hôpital que je ne connaissais pas, et ça m'a envahie. Pas la sensation habituelle associée à l'odeur écoeurante, aseptisée, mais acceptée. Non, je me suis sentie tomber. Un grand panneau devant les yeux "pas à ta place". J'ai demandé les renseignements au monsieur de l'accueil, bafouillé un bonne journée et je suis resortie, au grand air, à l'air libre. Sur le chemin qui me menait au batiment où j'avais rendez vous j'ai cru vomir, & j'aurais voulu, vomir, faire sortir cette peur, ce rejet, cette incompréhension. Pourquoi, pourquoi je ne peux plus ? Cet été je me sentais juste bien, à ma place, dans cette petite salle où on reçevait des enfants. Ils me vidaient l'esprit, et pendant ces quatre heures partagées je ne pensais plus une seule seconde à ce qui faisait mal. J'en sortais le coeur gonflé, gonflé de leur force et de ce sentiment d'appartenance (si ça ne veut rien dire je ne sais pas comment l'exprimer autrement). Aujourd'hui mon coeur est anesthésié, oublié, mais mon ventre est empli d'angoisse.

Dans 10 jours j'enfilerai ma blouse à nouveau.


3 commentaires:

  1. C'est comme avant de rentrer dans l'eau glacée, tu sais, quand tu hésites, quand t'as peur, quand tu veux pas... et puis y'a ceux qui y vont doucement en criant et sautillant sur place, d'autres qui plongent carrément.
    Mais au final, on est bien, dans cette eau qui fait peur! Et on ne regrette rien.
    Alors, je t'envoies plein plein de pensées, car je sais, moi, que tu es forte, et que c'est ta place, et que même si tu doutes, au fond de toi, tu le sais aussi.
    C'est pas donné à tout le monde d'avoir une vocation. C'est pas donné à tous les soignants d'être ouverts, compréhensifs, pleins d'empathie. Et toi, là, toi, tu as toutes ces qualités et bien d'autres encore.
    Si tu n'y crois pas, je t'assure que bien d'autres y croient à ta place.

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  2. Je vais te dire miss, et je sais pas si ça va te rassurer... je crois qu'on doute tous jusqu'au bout. Même interne, même après, ce sentiment récurrent "je suis pas à ma place là, j'aurais pas dû faire ça".
    Et c'est normal, parce que rien n'est fait dans nos études pour nous faire découvrir ce que sera vraiment notre métier... et on se retrouve dedans d'un coup, à la fin, et il fait du temps et du recul pour y faire sa place, et surtout... se sentir à sa place. Trouver l'endroit et les gens où tu te sens à ta place.

    Je suis pas sûre d'y être arrivée encore. Mais de plus en plus.

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    1. Si, ça me rassure de savoir que je ne suis pas la seule :)

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