mercredi 21 août 2013

Des méandres au creux des reins, et tout ira bien

J'ai l'impression qu'il faudrait attaquer mon cerveau à coups de pic à glace pour enlever tout ce qui le gèle depuis quelques semaines. Ou de marteau-ciseau d'orthopédie, tiens, pour boucler la boucle. Je n'arrive plus à écrire, je ne pense plus beaucoup non plus et oh, ce que j'aimerais passer ma journée allongée sur ma fouta corail au soleil, à fermer les yeux. Plus que quinze, quatorze, treize matins à prendre la grande allée du chateau pour me donner l'impression de profiter du jour avant d'aller dans les sous sol de l'hôpital. Je ne souffre plus tant que ça au bloc, j'éprouve seulement une immense lassitude et ne peux m'empêcher de compter les minutes qui me séparent du moment où j'enlèverai les deux masques, les heures avant la sortie au grand air, les semaines avant le nouveau stage qui me rapprochera de nouveau de la médecine. 
Le soleil du lubéron a réchauffé mon esprit qui tournait au ralenti ces dernière semaines et j'ai l'impression de me retrouver un peu lorsque je me balance dans le hamac entre deux cerisiers, une voix de petite fille blonde résonnant à l'autre bout du grand jardin entouré de vignes. Très bientôt retourner voir la mer, pour finir de délier mes membres, étirer mon cou et relever enfin le visage après des semaines tête baissée. 
Un soir que les deux années à venir, tant redoutées, semblaient soudain si proches, j'ai senti au creux du ventre comme un frisson. L'exitation à l'idée de pouvoir de nouveau être un peu fière de moi parce que je sais que quand je travaille vraiment, je le fais à fond. Réaliser que je ne me sens finalement bien que lorsque je sors la tête de mes bouquins après des heures à apprendre, apprendre, apprendre, parce que c'est ce que je sais faire de mieux et que je n'en peux plus de me trainer, là. Voilà, j'ai vingt deux ans et pas d'autre raison d'être fière de moi que ma capacité à être un bourreau de travail quand il le faut. 
En attendant de me plonger à nouveau dans le tourbillon des conférences, concours blancs et autres partiels il me reste un mois d'été à boire du rosé en regardant les vagues.